AI mode : le nouveau Google Search ?

Les « moteurs de réponse » à base d’IA génératives textuelles sont apparus déjà depuis pas mal de temps. Le moteur Perplexity est à peu près contemporain du lancement de Chat GPT 3.5. Le grand public a découvert ce type de moteurs dès janvier 2023 !

Côté Microsoft, leur interface 100% IA date aussi de début 2023.

Depuis chez Open AI on a vu apparaître ChatGPT Search, avec des fonctionnalités de type « RAG » (Génération augmentée par de la recherche). Cette fonctionnalité est apparue le 31 octobre 2024.

Mais jusqu’ici, Google s’était contenté de proposer ses aperçus IA (les AI Overviews) , c’est à dire une interface proche de celle de Bing + Copilot, avec des réponses rédigées par une IA générative qui apparaissaient au début d’une page de recherche dont le reste du contenu était tradionnel.

Le 5 mars 2025, Google a enfin annoncé une réponse, l' »AI Mode. »

Le mode IA : plus de pages hybrides, des réponses 100% générée par IA

C’est donc seulement maintenant que Google présente son « mode IA », une fonctionnalité qui ne fait que proposer ce que l’on voit déjà sur Perplexity ou Bing.

Pour le moment, vous ne pouvez pas voir vous même à quoi cela ressemble car le mode IA n’est disponible :

  • que pour les utilisateurs US
  • qui ont souscrit à Google Labs
  • et dont le compte Google Labs donne accès au test

Pour le moment les « privilégiés » sont ceux qui ont souscrit au service Google One AI Premium

Il s’agit donc d’une fonctionnalité en test, et pour un nombre très limité d’utilisateurs.

Le « mode IA » est accesssible depuis un onglet de l’interface Google Search

Si vous faites une recherche en mode IA, vous allez obtenir une réponse entièrement générée par Gemini 2.0. Mais avec des contenus « multimodaux » dans la réponse si c’est pertinent (comme des images ou des videos). En pratique cela donne cela :

Rien de très révolutionnaire : cela ressemble à ce que fait Perplexity, mais avec des résultats multimodaux et apparemment plus pertinents. Il va falloir attendre d’avoir suffisamment de retours pour se faire une véritable idée. Et on peut s’attendre à ce que le mode IA subisse beaucoup d’évolutions avant de sortir du statut « bêta test ».

Le mode AI est utilisable en mode conversationnel (comme le mode équivalent de Bing Copilot). On peut donc demander des précisions suite à la première page de réponse générée par IA, ou poser une question sur un sujet connexe. Et on obtiendra une autre version des réponses.

De la pub dans le mode AI : oui, c’est envisagé nous dit Google ?

Dans les pages en bêta test, pas de Google Ads ou d’espaces publicitaires pour le moment.

Le magazine Américain Adweek a donc demandé à Google si cela allait changer. Et un porte parole de Google leur a confirmé qu’ils envisageaient bien d’ajouter des espaces publicitaires sur le mode IA.

Google a déclaré qu’ils « tireraient parti des enseignements » des 
produits publicitaires intégrés aux aperçus IA (les réponses plus simples générées par l’IA que Google Search affiche parfois en haut des pages de résultats) pour éclairer son approche de la publicité en mode IA à l’avenir. 

Selon Adweek, les annonceurs qu’ils ont contactés pour avoir leur réaction ont exprimé un certains scepticisme. Beaucoup pensent que le mode IA ne sera pas un contexte aussi intéressant pour générer des clics qu’une page de résultats normale, essentiellement parce que les publicités risquent d’apparaître comme plus intrusives dans les réponses du mode IA.

Pour ceux qui veulent se faire une idée de l’apparence des publicités pour des produits sur les AI Overviews, voici un exemple :

Google essaie de rassurer les producteurs de contenu, mais sans convaincre

Côté producteurs de contenu, l’annonce du Mode IA n’a pas été accueillie avec bienveillance aux USA.

Les études se succèdent, et elles montrent que les aperçus IA génèrent peu de visites sur des sites externes, comparée aux pages de résultats « classiques ». Beaucoup expliquent cela en faisant remarquer que l’internaute qui a trouvé sa réponse dans l’aperçu IA n’a pas besoin d’aller visiter les pages qui ont servi de sources (même si ce serait souvent plus prudent).

Voici pour illustrer l’étude puliée par l’agence américaine Seer Interactive.

Logiquement, cela pourrait être pire avec le mode IA.

Robby Stein de Google a essayé de rassurer les producteurs de contenu, mais en vain :

Le problème du mode IA, c’est que Google consulte des contenus qui ne lui appartiennent pour générer automatiquement une page de réponse.

Beaucoup de propriétaires de sites voient cela comme une rupture du contrat implicite qui existait jusqu’ici : « je vous laisse parser et indexer mon contenu, en échange de quoi je reçois (beaucoup) de trafic de votre part ».

Si Google profite du contenu des autres pour générer du trafic sans contrepartie sérieuse, cela ne se fera pas avec la coopération de tout le monde.

Google n’est pas le seul concerné, Perplexity, Open AI avec ChatGPT Search et tous les autres qui fonctionnent de manière comparable sont également « coupables » de la même exploitation déséquilibrée de l’écosystème.

On peut donc prédire que les recours contre Google vont se multiplier dans les mois qui viennent, et que les autorités de tutelle vont peut-être se sentir forcées d’intervenir, aux USA comme en Europe.

Pour en savoir plus :

Le billet de blog annonçant le mode IA

https://blog.google/products/search/ai-mode-search

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