Glenn Gabe de l’agence G-Squared Interactive (GSQI) a remarqué un document envoyé par Google au US Copyright Office qui contenait des informations intéressantes sur ce que les référenceurs appellent le filtre Pirate, ou la mise à jour DMCA.
La DMCA Update : plus de nouvelles depuis 2014
Il faut remonter à 2012 pour noter la première annonce de Google à propos d’une mise à jour de l’algorithme ciblant les sites ayant fait l’objet d’un ou plusieurs signalements DMCA.
Ce filtre déclassait automatiquement et violemment les pages concernées par ces plaintes, comme expliqué dans cette annonce de 2012 :
https://search.googleblog.com/2012/08/an-update-to-our-search-algorithms.html
Ce filtre a été mis à jour en 2014, et depuis Google n’en a plus jamais reparlé officiellement. Mais il a continué d’exister, et d’être appliqué.
Une plainte DMCA ? Qu’est-ce que c’est ?
Rappelons ici qu’il est possible d’alerter Google sur une violation présumée d’une loi US sur le Copyright, dans le cadre de la réglementation dite DMCA (Digital Millennium Copyright Act).
Ces signalements ou plaintes s’effectuent par un formulaire que l’on trouve à cette url :
https://support.google.com/legal/troubleshooter/1114905?hl=fr
Vous trouverez l’aide sur cette procédure ici :
https://support.google.com/legal/answer/3110420?visit_id=637822672352939414-721734760&rd=1
Ce processus de retrait de contenu suscite régulièrement des polémiques, car Google à tendance à retirer les contenus d’abord, puis à attendre que les parties se mettent d’accord sur un règlement du problème légal avant de rétablir le contenu en ligne. En cas de désaccord entre les parties, la procédure DMCA ne permet pas toujours de régler le litige.
Il peut donc arriver que des propriétaires de droits d’auteur voient leurs contenus retirés à tort des sites de Google, sans parvenir à faire valoir leur bonne foi et leurs droits auprès de Google.
Sur Youtube, des sociétés pratiquent clairement de l’extorsion de fonds, en forçant par exemple des youtubeurs à payer des droits sur des images et des musiques dont ils ont déjà acquis les droits aux ayant-droit légitimes. Mais il est parfois plus simple et plus rapide de payer deux fois que de se battre contre les procédures Kafkaïennes de règlement des litiges DMCA, et face au laisser faire des services de Google qui se retranchent en plus derrière des procédures inadaptées. En clair, c’est à la victime de prouver qu’elle est une victime, les services de Google n’enquêtant que rarement et ne vérifiant pas grand chose.
Qu’est-ce qui a changé sur Pirate ?
Le document repéré par Glenn Gabe est une réponse à une demande de l’US Copyright Office, qui enquête sur les mesures prises par différents acteurs (dont les moteurs de recherche) pour prévenir et éviter la diffusion d’oeuvres protégées piratées.
Le document complet se trouve ici :
https://torrentfreak.com/images/Goog-CO.pdf
Il contient aussi d’autres informations sur la manière dont Google lutte contre la diffusion d’oeuvres contrefaites ou piratées sur ses différentes plateformes.
Mais pour les résultats organiques, voici ce qui est mentionné :
« Déclassement des sites Web qui reçoivent un grand nombre de signalements. Nous avons mis au point un « signal de rétrogradation » pour Google Search qui fait que les sites pour lesquels nous avons reçu un grand nombre d’avis de retrait valides apparaissent beaucoup plus bas dans les résultats de recherche. Nous avons également fait en sorte qu’il soit beaucoup plus difficile pour les sites en infraction d’échapper à la rétrogradation en redirigeant les internautes vers un nouveau domaine. Enfin, nous avons ajouté un indicateur « still-in-theaters/prerelease » pour les avis DMCA concernant cette catégorie de contenu afin d’améliorer le signal de rétrogradation des recherches. Lorsqu’un site est rétrogradé, le trafic que lui envoie Google Search chute, en moyenne, de 89 %. »
Il s’agit clairement d’informations supplémentaires et pour certaines, totalement nouvelles, sur le filtre pirate.
Suis-je concerné ?
Ce type de filtres impacte un nombre très limité de sites. Par contre, l’impact (-89% de trafic !) est très fort.
Si vous pensez que votre site peut avoir été impacté, regardez si vous voyez la mention de retraits de certains résultats dans la SERPs
Si c’est votre résultat qui a disparu, alors il est possible que vous ayez fait l’objet d’un retrait DMCA. Normalement, cela se manifeste aussi par un email de notification que vous ne recevrez que si vous avez un compte Search Console. Ou par un message directement sur la Search Console.
Si vous êtes concernés : mieux vaut traiter le problème rapidement.
Si ce n’est pas le cas, il n’y a rien de particulier à faire.
Peut-être avez-vous fait l’objet d’un non respect de la loi sur le Copyright US. Dans ce cas, il est possible de poster une plainte ! Attention, exploitée de manière mal intentionnée, le dépôt de plaintes DMCA peut représenter une technique abusive, mais cette forme de « negative SEO » est illégale et peut se retourner contre vous.